Avec plus de deux milliards d’utilisateurs, Facebook est le plus grand réseau social et la huitième plus importante entreprise du monde.
Facebook et la société d’analyse de données britannique, Cambridge Analytica, sont mis en cause après qu’un lanceur d’alerte ait révélé que Cambridge Analytica, dont il était un employé, avait recueilli, sans leur consentement, les données de 87 millions d’utilisateurs de Facebook à travers une application externe en 2015.
Ces révélations ont depuis poussé les autorités du Royaume-Uni, de l’Union européenne et des États-Unis, à ouvrir des enquêtes sur Facebook et Cambridge Analytica.
Les données proviennent d’un test de personnalité, auquel 270 000 personnes ont répondu moyennant rémunération. Le test aspirait au passage des données provenant des profils de leurs amis, nourrissant l’énorme base de données.
Les données récoltées comprenaient des informations personnelles sur l’endroit où vivent les utilisateurs et les pages qu’ils aiment, afin de concevoir des profils psychologiques et d’analyser leurs traits de personnalité.
Ce quiz a été créé par Aleksandr Kogan, un professeur russe de Cambridge, qui a partagé les informations dans le cadre d’un partenariat commercial avec Strategic Communication Laboratories (SCL), qui plus tard, a créé Cambridge Analytica.
Ces mêmes informations ont été utilisées lors de campagnes politiques.
En effet, l’équipe de campagne de Donald Trump a recruté Cambridge Analytica en juin 2016 pour l’aider à cibler des publicités, en utilisant les données récoltées de plusieurs millions de personnes majeures aux États-Unis.
Cambridge Analytica a également assisté les partisans du Brexit, avant le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne.
Par ailleurs, pour certains actionnaires importants du réseau social, cette récupération massive de données personnelles révèle à la fois le déficit éthique et démocratique majeur au sein de Facebook.
En effet, en tant que président et directeur général de Facebook, Mark Zuckerberg concentre une quantité inhabituelle de pouvoirs. Il possède, ainsi, assez de voix au conseil d’administration pour avoir un contrôle total sur la gouvernance de l’entreprise.
En outre, face à l’ampleur du scandale le 9 avril 2018, le réseau social a décidé de faire preuve de transparence en commençant à avertir les 87 millions d’utilisateurs, parmi lesquels figurent 211 000 français, dont les données personnelles ont été traitées sans leur accord.
Les personnes touchées sont censées voir s’afficher un message en haut de leur fil d’actualité qui explique en détail quelles informations ont été récupérées et selon quelles modalités.
En définitive, aux États-Unis, la commission de la Chambre des représentants chargée du commerce a annoncé que Mark Zuckerberg, répondra le 11 avril 2018 aux questions du Congrès américain sur l’affaire Cambridge Analytica. Un événement très attendu alors qu’il ne s’était pas présenté devant le Congrès au sujet de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, préférant envoyer un autre représentant de l’entreprise.