Le Data Protection Commissioner, équivalent irlandais de la Cnil, a annoncé mercredi 22 mai avoir ouvert une enquête sur les pratiques de Google en matière d’enchère publicitaire sur son service Ad Exchange.
L’ouverture de l’enquête fait suite à une plainte déposée en septembre par l’éditeur du navigateur internet Brave qui soutenait que le fonctionnement du système de vente aux enchères de publicité Ad Exchange entrainait une violation de données personnelles.
Brave met en œuvre une approche particulière des campagnes publicitaires sur Internet. Le moteur de recherche permet en effet aux utilisateurs de choisir d’activer par eux-mêmes les publicités, le paramétrage par défaut étant l’absence de tout affichage publicitaire.
Le navigateur reproche à Google de diffuser massivement des informations personnelles auprès des annonceurs intéressés lorsqu’une personne se connecte à un site Internet, afin que les annonceurs puissent créer les offres les plus susceptibles de retenir l’attention de la personne concernée.
Le navigateur mentionne qu’une partie des données collectées et diffusées correspond à des données dont la communication aux annonceurs n’est plus inconnue des usagers d’Internet : âge, sexe, habitudes de consommation, contenu consulté et fréquence de consultation, géolocalisation de l’appareil utilisé pour se connecter, description technique de l’appareil ou encore adresse IP. Brave souligne cependant que des données sensibles, dont la collecte n’est pas forcément connue et anticipée par les utilisateurs, sont également diffusées : revenu du foyer, influence en ligne, origine ethnique, orientation sexuelle, religion ou encore, opinions politiques.
Un représentant de Brave a souligné que la société s’interrogeait sur la conformité au RGPD des systèmes d’appels d’offres en temps réel dans la mesure où « la collecte, appelée ‘demande d’enchères’ dans la publicité en ligne, ne parvient pas à protéger ces données privées contre les accès non autorisés ».
Le Data Protection Commissioner a indiqué sur son site officiel que l’enquête devait permettre d’établir les bases légales du traitement de données personnelles à chaque étape de l’enchère publicitaire et la conformité de ces traitements avec les dispositions du Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles (RGPD). L’enquête portera également sur le respect des principes de minimisation des données, de transparence et sur les modes de conservation des données déterminés par Google dans ce cadre.
Un représentant de Google a déclaré ce même mercredi que l’enquête permettrait de clarifier les règles de protection des données personnelles applicables aux appels d’offres en temps réel.
Source: Data Protection Commission opens statutory inquiry into Google Ireland Limited
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