La pratique de la portabilité des données personnelles encore longue et complexe

Lors du Salon du Big data qui se tenait à Paris les 12 et 13 mars 2018, le secrétaire d’État au numérique, M. Mounir Mahjoubi, a conseillé aux internautes français de réclamer aux plateformes internet leurs données personnelles.

Il a tenté lui-même l’expérience en demandant à Amazon, Google, Facebook et Uber toutes les données personnelles qu’elles détenaient sur lui.
Il s’agit pour lui de mettre en pratique le principe de portabilité des données qui est un droit réaffirmé au sein du règlement européen sur la protection des données, RGPD, qui entrera en vigueur en mai prochain.
Ce droit, issu de la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 qui anticipe le RGPD, permet au consommateur de récupérer, en toutes circonstances et gratuitement, l’ensemble de ses données personnelles lorsqu’il en fait la demande auprès d’un service en ligne.
Outil de transparence en faveur de l’internaute qui peut savoir précisément les données personnelles collectées par les plateformes, il lui permet aussi, le cas échéant, d’utiliser à nouveau ses données sur d’autres plateformes pour de nouveaux usages.
Tout d’abord, d’une façon générale, le secrétaire d’État a déploré le fait que la procédure a été longue et complexe. En effet, il lui a fallu sept mois pour récupérer une copie de ses données sur cd-rom. Il assure que la procédure sera simplifiée après l’entrée en vigueur du RGPD.
Ensuite, plus spécifiquement, le secrétaire d’État a pu constater que l’application de transport en voiture, Uber, a conservé quatre ans de données géolocalisées. Aussi, M. Mahjoubi a eu la surprise de découvrir qu’en plus de collecter toutes les données relatives aux points de départ et d’arrivée de chacun de ses trajets, l’application a collecté et conservé sa position géographique cinq minutes après que le conducteur l’ait déposé.
Ainsi, sans que les utilisateurs en aient conscience, il semble qu’Uber les géolocalisait après qu’ils soient descendus de la voiture.
En définitive, la mise en place de la portabilité risque de nécessiter encore quelques temps avant d’être vraiment effective.